Tristis est anima mea usque ad mortem
sustinete hic et vigilate mecum:
nunc videbitis turbam
quac circumdabit me:
vos fugam capietis,
et ego vadam immolari pro vobis
Ecce vidimus eum
non hebentum specimen, neque decorem;
aspectus eius in eo non est:
hic peccata nostra portavit
et pro nobis dolens:
ipse autem vulneratus est propter iniquitates nostras:
cuius livore sanati sumus.
about
Carlo Gesualdo fut sans doute l'une des figures les plus sombres et mystérieuses de l'histoire de la musique. Prince de Venosa, compositeur de génie et meurtrier... Son statut privilégié lui permet de faire éditer ses œuvres et son statut sulfureux le font passer à la postérité.
Dans la nuit du 16 au 17 octobre 1590, Gesualdo assassine sauvagement sa première épouse ainsi que son amant. Ce crime d'honneur donne naissance au mythe de Gesualdo, compositeur meurtrier.. Même si en vengeant ainsi son honneur, Gesualdo ne faisait qu'appliquer l'usage de l'époque, la notoriété des familles impliquées et les atrocités du crime rapportées par des sources diverses entacha a jamais la réputation du compositeur. Par la suite, Gesulado se réfugie dans la religion, laissant croître une légende noire autour de lui. D'autres histoires plus ou moins sordides viennent graviter autour du personnage sans que l'on sache aujourd'hui l'entière part de véracité parmi ces dires. Les historiens et musicologues se sont passionnés pour cette vie tumultueuse, chaque époque jugeant ces frasques, les interprétant à l'aune de ses propres valeurs.
Le voile de mystère qui entoure Carlo Gesualdo est, toutes proportions gardées, le même qui ombre les visages de certains de ses contemporains, comme Le Caravage ou encore Christopher Marlowe — artistes brillants mais ambigus, excessifs, assassins et mourant dans d'étranges circonstances. De tels personnages achèvent de représenter, pour un observateur du xxie siècle, les incertitudes, les nobles aspirations, les chimères et les violences de la Renaissance, entre traditions figées, guerres de religions, renouveau artistique et révolution copernicienne.
Les Tenebrae Responsoria (Répons des Ténèbres), forment un recueil de motets composés par Gesualdo et publié en 1611. Chef d’œuvre de l'écriture vocale polyphonique de ce dernier, l'ouvrage réalise une synthèse des techniques de la Renaissance et des conceptions personnelles de Gesualdo, s'attachant à exprimer musicalement la Passion du Christ.
Le cycle des répons pour la Semaine sainte était chanté pendant l'Office des Ténèbres, c'est-à-dire les trois derniers jours de la Semaine Sainte. L'Office des Ténèbres est articulé autour du nombre 3, symbole de la Trinité. Les trois cérémonies font se succéder trois nocturnes, tous composés de trois psaumes suivis de trois leçons, chacune étant précédée de ses répons. L'ensemble des textes offre une méditation extrêmement sombre sur la Passion du Christ. Le texte complet des répons retrace les derniers moments de la vie de Jésus, depuis la trahison de Judas au mont des Oliviers, jusqu'à la crucifixion.
Pour ma pièce ''Tenebrae Responsoria'', j'ai décidé de ne garder que trois des textes : ''In monte Oliveti'', ''Tristis est Anima mea'' et ''Ecce vidimus Eum'' entrecoupés de deux ''lecio'' qui ont pris la forme des trames électroacsoutiques. Cette forme m'a servi de prétexte pour évoquer la légende qui entoure Carlo Gesualdo à travers une œuvre mystique qui tend à mettre en miroir le passé et le présent. Il y a la vision et l'identification de Gesualdo à ces paroles du Christ, et il y a leur compréhension par nous, aujourd'hui, dans nos vies d'Hommes ''modernes''. Notre siècle est tout aussi violent que la Renaissance. L'existence de Gesualdo nous renvoie à cette violence qui nous touche tout autant aujourd'hui car elle attrait à ces ''piliers'' de notre humanité vacillante : la religion (la croyance), l'argent (le pouvoir), et le sexe (le désir). L'idée de la pièce a donc été de montrer ce qui est cru, de le mettre en scène avec dramaturgie, à la manière d'un ''péplum'' sonore qui renverrait à ces fresques Baroques mettant en scène les passions.
Félix Lacquement
Lyon le 31/01/2022
credits
released January 31, 2022
Interprètes : direction – Liochka Massabie
contre-tenor – Nicolas Kuntzelmann
violon – Biel Ricart-Gélinas
clarinette-basse – Lucien Lacquement
clavecin et orgue positif – Margot Xuriguera
percussions – Louis Lebreton
guitare électrique – Félix Lacquement
viole de gambe – Lukas Schneider
mise en œuvre et interprétation électroacoustique – Lucien Basdevant
Dispositif électroacoustique : support électroacoustique stéréo, amplification de l'ensemble et traitements
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